samedi 30 mai 2015

PRESENTATION DE L'AFRIQUE

Continent D'Amour et de Richesse!

L'Afrique couvre environ 30 300 000 kilomètres carrés et comptait, en 2012, plus d'un milliard d'habitants. Située entre 370 21' de latitude nord et 340 51' de latitude sud, elle est comprise pour l'essentiel dans la zone tropicale, et se partage entre zones à climats chauds et secs sous les tropiques, et zones à climats chauds et humides sous l'équateur. Les régions tempérées (méditerranéennes) n'occupent que deux marges étroites, à ses extrémités nord et sud. La masse continentale est inégalement répartie. Dans l'hémisphère Nord, à la latitude du Ras Caseyr (cap Guardafui) en Somalie, l'Afrique s'étend d'ouest en est, sur près de 7 500 kilomètres : c'est presque autant que du nord au sud (8 050 km) et deux fois plus qu'aux latitudes équatoriales. Les effets de la continentalité (températures extrêmes, aridité) s'exercent avec le maximum d'intensité au Sahara, le plus grand désert chaud du monde, prolongé à l'est par la diagonale aride qui s'étend de la péninsule arabique aux déserts iraniens. En Afrique australe au contraire, la relative proximité des océans Atlantique et Indien atténue la continentalité ; le modèle climatique zonal y est moins net que dans l'hémisphère Nord.
Le continent africain, à peine séparé de l'Europe par le détroit de Gibraltar (14 km) et accroché à l'Asie par l'isthme de Suez, est depuis longtemps en contact avec les civilisations méditerranéennes et moyen-orientales. La mer Rouge et la Méditerranée ont été porteuses d'échanges entre les trois continents. Pourtant, une grande partie de l'Afrique dite subsaharienne a longtemps vécu isolée du reste du monde.
Cet isolement tient d'abord à la configuration physique du continent, en premier lieu à l'obstacle que l'immense Sahara oppose au déplacement des hommes. Il n'en a certes pas toujours été ainsi. La préhistoire et les gravures rupestres attestent de la réalité des échanges transsahariens avant le début de l'actuelle phase aride, voici environ 3 500 ans. Jusqu'à une époque très récente, la traversée du désert était une épreuve. Le commerce caravanier n'en a pas moins maintenu des liens entre la Méditerranée et le bled es soudan, ce pays des Noirs qu'on atteignait après avoir franchi le sahel, c'est-à-dire le rivage, celui du désert, selon les premières représentations géographiques établies par les Arabes. Commerçants, ceux-ci furent en même temps propagateurs de l'islam, démontrant la perméabilité du désert, du moins sur le plan religieux, car aucune des avancées technologiques des civilisations euro-asiatiques, notamment la roue et l'attelage, ne franchit le Sahara. L'Égypte elle-même ne fut pas un foyer de diffusion vers l'Afrique noire des techniques qu'elle maîtrisa précocement. Les cataractes fractionnant le Nil, l'obstacle des marais du Bahr el-Ghazal succédant à ceux du désert, les risques à voyager dans des régions où régnaient de redoutables systèmes pathogènes (paludisme, maladie du sommeil, fièvre jaune) ne permirent pas au plus long fleuve d'Afrique d'établir un lien effectif entre les civilisations méditerranéennes et l'Afrique tropicale.
Autre obstacle : la massivité d'un continent aux côtes rectilignes peu hospitalières et sans voies naturelles de pénétration. L'Afrique ne compte que 30 500 kilomètres de côtes, et assez peu de sites d'abri. Les fleuves, souvent entrecoupés dans leur cours inférieur par des chutes et des rapides, comme c'est le cas du Congo, n'ont pas aidé à l'ouverture de l'intérieur d'un continent resté, pour les Européens, terra incognita jusqu'aux explorations de la seconde moitié du XIXe siècle. Enfin, dans les régions équatoriales, la forêt elle-même contribua à confiner les populations dans des micro-espaces et opposa longtemps son opacité à sa pénétration.
L'ouverture de l'Afrique noire au monde s'est faite en plusieurs temps. Les relations avec la Méditerranée et le Moyen-Orient connurent une inflexion majeure à partir duVIIIe siècle, avec l'expansion de l'islam sur les deux fronts du Sahel et du littoral de l'océan Indien (cet autre sahel qui a donné son nom au monde swahili). Mais l'islam ne progressa pas au-delà des savanes de l'hémisphère Nord et des régions côtières et insulaires (Zanzibar, Comores) de la façade orientale du continent. La fin duXVe siècle, marquée par les découvertes maritimes pionnières des Portugais (Bartolomeu Dias atteint le cap des Tempêtes, qui deviendra le cap de Bonne-Espérance, en 1488), aurait pu préluder à l'établissement de nouveaux liens avec l'Europe. La première mondialisation, en focalisant les intérêts européens sur le Nouveau Monde, en décida autrement. Dès le XVIe siècle, un système mondial se met en place dans lequel l'Europe place l'Afrique noire au service des Amériques : prenant à leur compte la tradition de la traite esclavagiste dans laquelle les Arabes jouaient alors le premier rôle, les Européens organisèrent la déportation de millions de Noirs dans le cadre du trafic triangulaire qui fonctionna jusqu'au XIXe siècle. Ils se contentèrent d'une présence sporadique sur les côtes sans chercher à pénétrer vers l'intérieur, les Africains se chargeant eux-mêmes de livrer les esclaves aux négriers.
Le dernier temps, décisif pour le présent et le futur de l'Afrique, fut la colonisation. Au-delà des traumatismes qu'elle a provoqués, elle précipita l'Afrique dans la modernité, télescopant brutalement les temporalités. Les bouleversements économiques et sociaux, démographiques, spatiaux, politiques et culturels se sont déroulés sur un rythme tellement rapide qu'ils pouvaient difficilement faire l'économie de crises graves. La création, le plus souvent ex nihilo, des États (aujourd'hui au nombre de 54 en comptant les États insulaires), constitue un legs majeur de la colonisation, mais les nouveaux pouvoirs éprouvent de grandes difficultés à gérer pacifiquement l'héritage territorial et politique comme en témoigne la récurrence des guerres civiles.
Si tous les États africains ont accédé à l'indépendance politique (dernier en date, le Soudan du Sud en 2011), la dépendance économique reste en revanche très forte dans le continent le plus touché par les maux du sous-développement. Selon l'indicateur de développement humain (I.D.H.) établi par le Programme des Nations unies pour le développement (P.N.U.D.), l'Afrique occupe le bas du tableau avec un grand nombre de pays d'Afrique subsaharienne situés parmi les pays les plus mal classés. Les sécheresses qui sévissent depuis les années 1970 ont leur part de responsabilité, tout comme une démographie galopante qui remet en cause les équilibres population/ressources, mais les difficultés structurelles de l'Afrique que traduisent les famines, les crises de société, les guerres ont des causes fondamentalement politiques.

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